Systèmes géodésiques

Le système géodésique actuellement en vigueur en Nouvelle-Calédonie est le RGNC91-93.

Un système géodésique est une composante structurante fondamentale à l'aménagement du territoire, mais il est également notoire que le déploiement et la démocratisation d'outils cartographiques en ligne lui confère un enjeu économique plus important qu'alors.

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L'emploi du RGNC91-93 a été officialisé en Nouvelle-Calédonie par la délibération n° 24/CP du 4 mai 2006 relative à la conservation du cadastre.

Il est basé sur le système de référence mondial ITRF90. 

Il est associé à la projection Lambert NC et à la grille de référence altimétrique RANC08 qui permet de transformer des hauteurs ellipsoïdales RGNC91-93 en altitude NGNC.

Une circulaire d'application a été rédigée par la DITTT le 31 mai 2006 pour fournir aux professionnels de la mesure les éléments techniques nécessaires pour accéder à cette nouvelle référence (circulaire disponible dans "documents à télécharger"). Les informations techniques sur la partie historique et physique de ce référentiel sont détaillées ci-après.

Spécifications

Désignation  RGNC91-93       
Système de référence  ITRF90 (calculé à l'époque 1989.0)   
Ellipsoïde associé IAG GRS80 ; a = 6378137.000 ; 1/f=298.25722210088   
Méridien origine  Greenwich (Observatoire)  
Points de références Station DORIS Nouméa (Nouville) et 5 points du réseau scientifique South West Pacific
Grille altimétrique associée  RANC08 
Réseaux associés RRNC (réseau de référence de 17 stations), RBNC 
Code EPSG 3163

Le RGNC91-93 n’est équivalent au système WGS 84 que pour les applications à précision métrique. Il remplace tous les réseaux antérieurs définis plus bas.

La grille RANC08 permet de passer de la hauteur ellipsoïdale RGNC91-93 à l’altitude NGNC avec une précision de 5 cm environ. Elle ne doit pas être utilisée hors de la Grande Terre, des îles Loyauté, de l’île des Pins et des îles Bélep.

Projections associées

La projection Lambert Nouvelle-Calédonie, officiellement retenue, a été mise en place pour minimiser les altérations linéaires pour les applications courantes. Du fait de l'étendue de la ZEE de la Nouvelle-Calédonie, cette projection ne convient pas au-delà des terres immergées principales.

1- Zone Grande Terre et îles Loyauté : LambertNC (Lambert sécante)

Longitude origine de la projection : 166 ° Est

Latitude origine de la projection : 21° 30' Sud

Premier parallèle automécoïque : 20° 40' Sud

Deuxième parallèle automécoïque : 22° 20' Sud

Coordonnées origines : x0 = 400 000 m ; y0 = 300 000 m

2 - Zone domaine maritime de NC (ZEE), hors Grande Terre et îles Loyauté : UTM

Fuseaux 57, 58 et 59, zone Kn plus de la conservation du RGNC91-93, le service topographique assure la continuité entre les différentes générations de système géodésique. Cela permet par exemple à un géomètre-expert de pouvoir implanter avec des technologies modernes une borne dont les coordonnées sont issues d'un acte notarié des années 40.

La conservation du RGNC91-93 est assurée par des mesures GNSS très précises et régulières, opérées par un réseau de stations permanentes constituant ainsi la référence du pays. En théorie, le RGNC n'est plus entretenu dans son ensemble. Toutefois, les sites RRNC et RBNC sont revisités régulièrement et les fiches signalétiques mises à jour. Leurs coordonnées peuvent être considérées fiables. En plus de la conservation du RGNC91-93, le service topographique assure la continuité entre les différentes générations de système géodésique. Cela permet par exemple à un géomètre-expert de pouvoir implanter avec des technologies modernes une borne dont les coordonnées sont issues d'un acte notarié des années 40.

    Une réfection nécessaire

    À l’instar de l’Australie qui a du en 2016 recalculer et mettre à jour son système géodésique basé sur l’ITRF92 à l’époque 1994, la Nouvelle-Calédonie va devoir mettre à jour le RGNC91-93 dans les années qui viennent, ceci notamment à cause de certaines incohérences entre le RGNC91-93 et l’ITRF90 ep 1989 sur lequel il est censé être basé. Ceci concerne en particulier :

    • la présence d’un biais du RGNC91-93 par rapport à l’ITRF90 époque 89 sur lequel il est censé être basé. Ce biais est de -2.9, -61,8 et -9,4 cm respectivement en X, Y et Z ;
    • des distorsions internes au RGNC 91-93 qui sont de l’ordre de 15 à 20 cm en planimétrie et  25 à 35 cm en altimétrie. Ces distorsions internes ne sont absorbées qu’à moitié par une simple transformation de Helmert entre le RGNC91-93 et l’ITRF90 époque 89. La conséquence de ceci est qu’il est parfois difficile, voire impossible, d’avoir des résultats cohérents au niveau de la précision a priori du GPS (quelques cm) lorsque l’on calcule un point GPS à partir de différentes stations Banian.  

    D’un point de vue réglementaire, la norme INSPIRE qui s’applique à l’Union européenne stipule que les systèmes géodésiques locaux et nationaux doivent être cohérents avec l’ITRF hors de la zone Europe afin d’assurer leur interopérabilité. Ce n’est malheureusement pas le cas dans les faits du RGNC91-93. Un système géodésique cohérent au niveau centimétrique avec l’ITRF facilitera aussi les échanges avec différents acteurs nationaux qui utilisent chacun leur propre système géodésique basé sur l’ITRF (DAC, SHOM, IFREMER), mais aussi avec tous les partenaires internationaux.

     

    Autres aspects

    En plus des constations précédentes, plusieurs autres raisons expliquent la nécessité de la mise à jour du système géodésique officiel de Nouvelle-Calédonie :

    • le RGNC91-93 n’étant déjà pas cohérent avec l’ITRF sur lequel il est censé s’appuyer, il l’est encore moins avec les versions récentes de l’ITRF, d’où l’impossibilité d’utiliser des méthodes de positionnement globales (zéro-différences, PPP, systèmes de corrections par satellites type OMNISTAR). Ces techniques connaissent un développement croissant (calculs GPS en ligne, RTX Trimble…) mais sont à l’heure actuelle incompatibles avec le RGNC91-93 et donc non utilisables localement sans conversion ;
    • la cohérence, fondamentale pour tout système géodésique basé sur des mesures spatiales, qui est censée exister entre le WGS84 et le RGNC91-93 qui dépasse maintenant le mètre, n’est plus vraiment assurée : les nouvelles réalisations du WGS 84 (G1674) ont été recalées sur l’ITRF2008 et les écarts avec le RGNC91-93 peuvent donc dépasser désormais plusieurs dizaines de cm, et même le mètre sur la composante Y ;
    • la précision croissante du GPS fait que dès lors que des lignes de base dépassent quelques dizaines de km, il est très difficile d’obtenir des précisions satisfaisantes dans certaines zones : selon la station de référence qui est choisie, les écarts entre les déterminations d’un même point peuvent dépasser les 5 à 10 cm. Dans certaines zones (Kouaoua, Boulouparis) où les distorsions sont très fortes, des résidus supérieurs à 4 à 5 cm sont systématiquement obtenus dès que les lignes de base dépassent la dizaine de km ;
    • les vitesses des sites RRNC n’étant pas homogènes, le RGNC91-93 s’est naturellement déformé de 1991 à nos jours. Cette déformation géophysique n’est pas propre au RGNC91-93 mais vient s’ajouter aux défauts du système de coordonnées. L’absence d’un modèle de vitesse local est alors préjudiciable.

    Les anciens systèmes ont tous été définis par triangulation (mesures optiques). Du fait de la méthode et des techniques de l'époque, chaque île de la Nouvelle-Calédonie a fait l'objet d'un réseau indépendant. Pour chaque réseau ancien, le service topographique a calculé les paramètres de transformation vers le RGNC91-93 :

    À noter que toutes ces transformations sont intégrées au logiciel CircéNC.

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